Né en Algérie, de parents espagnols, Ferran Patuel-Puig revendiquait la double "nationalité" catalane et beauceronne… Son mariage avec Kathleen lui apporta une touche britannique qui enrichit davantage encore sa stature de citoyen du monde.
Leur sens de la convivialité, la chaleur de leur accueil étaient légendaires. Il fallait traverser le jardin anglais pour pénétrer dans une maison dont le charme était souligné par la présence d’objets hétéroclites dénichés ça et là chez les brocanteurs au fil des ballades et des coups de cœur. Lorsqu’on était leur hôte, on rencontrait toujours l’un des membres de la "tribu" Patuel laquelle, à ce jour, comprend six enfants, leurs conjoints et 19 petits-enfants !

Ferran fut l’ami précieux avec qui j’ai partagé de multiples et riches discussions sur la psychanalyse, l’histoire des religions, l’avenir des illusions mais aussi d’immenses éclats de rire.
Nous avons passé d’inoubliables soirées à disserter sur la peinture, la littérature, les abbayes romanes, la musique baroque et les mérites réciproques des vignobles du bordelais et des riojas.
Sa mort brutale l’empêcha de mener à terme son projet de nous conduire au cœur de "sa" catalogne profonde.

Docteur en Ethnologie, il exerça durant de nombreuses années le métier d’éducateur spécialisé. Durant sa première analyse, il a fait le choix d'entreprendre des études de psychologie ainsi que sa formation au sein du Quatrième Groupe.
Nommé analyste membre, il développa sa pratique analytique à Paris et « en Beauce », comme il se plaisait à le dire, et anima des groupes de travail dans ces deux lieux. Avec l’association des psychologues d’Eure et Loire (A.P.E.L.) il organisa plusieurs cycles de conférences et publia trois numéros de "Recherches en psychologie clinique".
Ferran était un poète, un humaniste, un épicurien, un homme chaleureux et généreux,
bref un psychanalyste comme il est enrichissant d’en rencontrer car il savait transmettre sans enseigner.

Guy Roger