François PERRIER | bibliographie | < retour à la page précédente
Analyste fondateur en 1969 avec Piera Aulagnier et Jean-Paul Valabrega du Quatrième Groupe(Organisation psychanalytique de langue française) dont il est le premier président, il démissionne en 1981.
Neuro-psychiatre, Chef de clinique en psychiatrie de la Faculté de Paris, il fait une analyse avec M. Bouvet de 1947 à 1951 et, à la suite, participe activement à l'histoire du mouvement psychanalytique en France : élève à la Société psychanalytique de Paris puis membre de la Société française de Psychanalyse de 1953 à 1964, il est aux côtés de Jacques Lacan, avec qui il a fait une deuxième analyse, lorsque celui-ci fonde l'Ecole freudienne de Paris - d'abord Ecole française de Psychanalyse - dont il est membre jusqu'en 1969.
Très tôt alerté sur le destin de l'Ecole par les structures promues par Lacan, par les distorsions entre ce qui est préconisé dans les textes fondateurs et ce qui est institué, soucieux de sauvegarder la vocation clinique du freudisme dans la psychanalyse française, il engage des réflexions critiques sur les orientations prises par le fondateur. En 1966 il démissionne du Directoire dont il est membre et quitte l'Ecole freudienne en 1969.
Description
Le texte sur l'analyse didactique qu'il écrit dans la continuité de cette expérience, et qui sera publié dans les deux premiers numéros de Topique, servira avec d'autres de texte fondateur pour le Quatrième Groupe. Il se voudra toujours l'analyste lucide « des difficiles destins d'un renouveau psychanalytique de langue française », rendant compte des vicissitudes de son engagement par rapport à Lacan et au lacanisme notamment dans Voyages extraordinaires en Translacanie publié en 1985.
Sa présence dans le mouvement analytique témoigne au plus vif de cet engagement à soutenir la question de l'analyse au-delà de l'institution et, en écho, au plus vif des dangers qui guettent l'analyste dans l'exercice périlleux de son travail. Ces dangers dont il ne sera pas exempt déclineront la grammaire de son rapport aux institutions analytiques sans l'induire à céder sur cet exigible travail d'élaboration inhérent à l'expérience analytique. Du « séminaire sur l'amour » tenu en 1970 et 1971 à « Thanatol » écrit en 1974, la nécessaire victoire d'Eros sur Thanatos constitue la vérité de l'analyse qui est non pas travail conceptualisant mais « album clinique du subjectivement spécifique de chaque demande thérapeutique ». Le refus de Topique de publier « Thanatol », essai théorico-clinique sur l'alcoolisme, entraînera sa démission du comité de rédaction de la revue. Il se désengagera progressivement du Quatrième Groupe et finira par démissionner.
François Perrier était aussi un musicien ce qui lui faisait dire que «la psychanalyse doit s'assumer comme inachevée - une symphonie de discordes et de dissonances dont la coda est une ouverture».
Biographie faite par Janine Filloux
Photo Michel Célerier d'après un document de J.F.