Nous vous invitons à prendre connaissance d'éléments d'actualités dans la rubrique "Actualité de la psychanalyse" qui se trouve sous l'éditorial.
Le site du Quatrième Groupe vient de se doter d’une nouvelle sous-rubrique intitulée « Publication du Quatrième Groupe » qui permettra désormais de distinguer très aisément les publications du Quatrième groupe de toutes les autres publications et ainsi, de les mettre plus spécifiquement en valeur.
Il nous semblait en effet, avec Jean-Jacques Barreau qui en est le directeur de publication, que nos Actes - annuellement édités et diffusés - étaient jusqu’alors insuffisamment repérables en qualité de publication singulière du Quatrième Groupe. Au seuil de cette nouvelle période d’été qui s’engage, je ne peux que vous inviter nombreux à découvrir, parcourir ou re-parcourir, ces "communications- conférences" et discussions attenantes proposées lors de nos journées scientifiques.
Dans son tout dernier et très récent livre " Le don de l’ombre " paru aux Editions CampagnePremière, Ghyslain Lévy nous invite, une nouvelle fois, à poursuivre et renouveler une réflexion de grande ampleur entreprise dans son précédent ouvrage " L’ivresse du pire " à propos des processus de négation de l’humain. A travers l’actuel de tous nos procédés évaluatifs animés par cette puissante volonté technologique, économique et financière qui vise à traiter tout objet comme s’il était entièrement maîtrisable, Ghyslain Lévy, tout en nous introduisant à ce "reste en nous" qui résisterait à se laisser réduire, nous convoque à un questionnement fondamentalement éthique.
Je me réjouis déjà à l’idée de penser que pour beaucoup d’entre-nous, " Le don de l’ombre ", viendra éclairer nos soirées de lectures estivales. En attendant ce moment, je vous propose quelques lignes écrites par notre auteur.
« Le don de l’ombre est à penser aujourd’hui comme une nécessité éthique urgente qui s’impose sur fond d’une clarté crue sinon cruelle, indomptable, signant le règne de l’individu technique, et préparant à la prédation de tous par tous. La revendication est à son comble dans sa prétention à se saisir de l’autre, à le réduire à sa saisie sans reste. Plus rien ne doit échapper à l’emprise de l’autre, sur l’autre, par l’autre. Celui-ci n’est plus l’enjeu d’une quête, d’une attente, d’une promesse ou d’une chasse. Il n’est plus occasion de manque, et donc de désir. L’autre a perdu son ombre, son ambiguïté, son absence, son altérité. Dans la prédation généralisée actuelle, l’autre est devenu une proie sans ombre. Impossible désormais de se retirer dans l’insaisissable, l’énigmatique de la subjectivité. L’écrasement est la règle, dans la mise à plat technologique et la transparence des vies, l’instrumentalisation de la langue réduite à un outil de communication, la généralisation obscène des espaces publics, la régression désinhibée des langages appelant à la désignation de l’autre à la haine meurtrière. Comment habiter l’inhabitable d’un monde qui se résume à la confrontation entre proies et prédateurs ? Ce livre voudrait partager le don de l’ombre, celle qui donnerait sens à la parole, c’est à dire à notre rapport toujours opaque au monde, avec la psychanalyse, et avec elle, toute œuvre de pensée.
Ghyslain Lévy »
Pour un certain nombre d’entre nous, la participation aux activités scientifiques de l’année 2013-2014 s’est achevée le samedi 17 mai 2014 par les interventions de nos trois collègues, Alain Gibeault, Yann Leroux et Serge Tisseron lors d’une après-midi conférence ayant pour thème « la sensibilité aux images, évolution ou révolution ? ». Aujourd’hui, notre site vient de publier une partie du nouveau programme annuel des futures activités scientifiques. Notre année de travail 2014-2015 prendra ainsi son rythme, le samedi 27 septembre à Paris, à la Schola Cantorum, avec la conférence-débat de René Major " Au cœur de l’économie, l’inconscient " qui sera discutée par Francis Drossart, membre du Quatrième Groupe et par Jean-Luc Evard, historien - sociologue.
Tout en attendant ces retrouvailles, je vous souhaite un bel été créatif et régénérant même si, comme nous le rappelle Jean-Pierre Kamieniak dans son dernier article " Au-delà du principe de plaisir : La conceptualisation d’une expérience personnelle douloureuse ", il y a chez Freud comme chez nombre de créateurs, un lien indéfectible entre douleur et travail de pensée ou d’écriture qui fait de la première le primum movens du second.
« Je sais, depuis longtemps, que je ne peux travailler avec application quand je suis en très bonne santé, j’ai besoin de quelque malaise dont il me faut m’arracher » écrira Freud à Ferenczi, le 2 avril 1911.
« Penser dans la douleur plutôt que de ne pas être en mesure de penser clairement » écrira-t-il également à Stéphan Zweig.
Et, Jean-Pierre Kamieniak d’ajouter que si Freud s’abandonnait sans crainte aux douleurs d’une pensée en gestation mue par ses propres souffrances, à l’écoute de ses mouvements internes tant préconscients qu’inconscients dans l’attente confiante de sa maturation, s’il était habitué à voir dans la souffrance la source même de son énergie créatrice, ce qu’il ne dit pas, c’est combien cette possibilité de penser dans la douleur va lui permettre non seulement de penser la douleur et du même coup de panser ses douleurs mais aussi d’élaborer l’un des concepts les plus controversés de la psychanalyse : la pulsion de mort.
Catherine Even-Le Berre
Responsable du site
ACTUALITES DE LA PSYCHANALYSE
Actualité institutionnelle du Quatrième Groupe :
Vous trouverez ici la motion votée lors de l'assemblée générale du 13 janvier 2013