L’oeuvre d’art est une façon originale et inhabituelle pour le psychanalyste d’approcher la question de l’originaire, du sexuel et de la mort. Qu’elle fascine, qu’elle intrigue ou qu’elle rebute, l’oeuvre d’art ne laisse pas indifférent. De l’émotion au malaise, du sentiment océanique à l’inquiétante étrangeté, elle est étrangère et familière à la fois. Elle produit un mouvement d’ouverture à l’inconscient et donne accès à l’intime en soi. Elle éveille la sensorialité et aiguise la conscience d’une vérité nue. L’oeuvre d’art interroge le psychanalyste quant aux effets de cette rencontre. Elle le questionne sur la genèse du processus créatif et sur ce langage d’avant le langage qu’elle exprime. Sur la scène de l’analyse, l’artiste et son oeuvre se présentent de plusieurs manières : le patient qui donne libre cours à ses associations à propos d’une oeuvre qu’il évoque ou dont il est l’auteur ; la rencontre du psychanalyste avec un artiste ou son oeuvre qui sera pour lui matière à élaboration psychique ou théorique, ou encore, le psychanalyste quand il est lui-même artiste. Le processus créateur ne se fonderait-il pas, au même titre que l’émotion artistique, sur la levée du refoulement originaire, sur l’actualisation d’un originaire qui condenserait l’expérience corporelle, singulière, interpersonnelle et collective ?

Directeur de la publication : Jean-Jacques Barreau

Comité de rédaction : Chantal Defernand et Robert C. Colin
Auteurs : Jean-Jacques Barreau, Marie-France Castarède, Robert C. Colin, Chantal Defernand, Bernard Defrenet, Francis Drossart, Catherine Even-Le Berre, Dominique Fessaguet, Janine Filloux, Nathalène Isnard-Davezac, Eric Julliand, Ghyslain Levy, Marie-Thérèse Maltese-Milcent, Michelle Moreau Ricaud, René Péran, Jean Peuch-Lestrade, Silke Schauder, Gerassimos Stephanatos.

257 pages.

Sommaire

p. 9 - Introduction par Chantal Defernand et Robert C. Colin

p. 11 - Allocution d'ouverture : une expérience subjectivante de désaisissement de soi par Nathalène Isnard-Davezac

Première partie

p. 17 - " Quand Oedipe rencontre Dibutade " par Jean Peuch-Lestrade

p. 33 - Discussion de la conférence par Michelle Moreau Ricaud

p. 39 - Discussion de la conférence par Robert C. Colin

p. 43 - " Donner Forme à l'Abîme " par Gerassimos Stephanatos

p. 71 - Discussion de la conférence par Robert C. Colin

p. 75 - Introduction à l'après-midi par Chantal Defernand

p. 77 - " Des voix de l'enfance à la passion chorale " par Marie-France Castarède

p. 91 - Discussion de la conférence de Marie-France Castarède : " L'angle mort de la voix " par Ghyslain Levy

p. 99 - " Résonances corporelles et danse " par Dominique Fessaguet

p. 111 - Discussion de la conférence de Dominique Fessaguet par Catherine Even-Le Berre

Deuxième partie

p. 123 - " Au-delà de la représentation ? Métapsychologie de l’image et esthétique freudienne " par Jean-Jacques Barreau

p. 149 - Discussion de la conférence de Jean-Jacques Barreau : " Du sensible à l’intelligible, un réceptacle : ça se donne " par Bernard Defrenet

p. 155 - Discussion de la conférence de Jean-Jacques Barreau par René Péran

p. 165 - " Les transformations corporelles chez Matthew Barney. David Cronenberg et Francis Bacon " par Francis Drossart

p. 181 - Discussion de la conférence de Francis Drossart par Bernard Defrenet

p. 185 - Discussion de la conférence de Francis Drossart par René Péran

Autres contributions

p. 191 - " La passion Beethoven " par Éric Julliand

p. 205 - " L'oeuvre d'art, génie de l'artiste ou nécessité ? " par Marie-Thérèes Maltese-Milcent

p. 223 - " Trop tard – maintenant – après. Notes sur la temporalité dans les sculptures de Camille Claudel (1864-1943) " par Silke Schauder

p. 247 - " François Perrier : la transmission de la psychanalyse entre Éros et Épistémè " par Janine Filloux